Depuis quelques années, la filière bois déchiqueté s’organise dans le but de perpétuer la tradition de s’approvisionner uniquement en local. Mais comment a évolué ce secteur en France ? Dans notre dossier de ce jour, nous vous présentons le bilan du développement des plaquettes de bois ainsi que ses différents modes d’utilisations.
Nous avons pris en compte le cas du département de la Seine-Maritime. Cette étude peut servir de point départ pour connaître l’évolution de la filière, mais n’est pas suffisant pour représenter tout le territoire français. Toutefois, nous avons pu via nos recherches extraire des informations importantes sur l’état actuel du secteur, que nous allons découvrir ensemble dans ce dossier.
État actuel de la filière dans le département
En partant de l’analyse de l’existant, nous pouvons dire que le bois ramassé en forêt représente à lui seul la plus grande partie de l’approvisionnement en bois de la Haute-Normandie. Le bois déchiqueté bocager, de son côté, n’occupe qu’un petit pourcentage en termes de fourniture en bois énergie. À titre d’exemple, nous avons pris les statistiques concernant le bois obtenu après l’exploitation forestière des haies dans la région. D’après les données chiffrées, ce combustible ne représenterait que 1 % de la réserve en bois. Par contre, les 1/3 des chauffages au bois des habitants de la Basse-Normandie sont constitués par des bois-bûches des haies.
Évolution de la filière bois déchiqueté en Seine-Maritime
Le taux d’utilisation du bois déchiqueté devrait augmenter au fil du temps en fonction de la demande des locaux. Selon Denis Hernandez, de l’association les Défis ruraux, le nombre d’agriculteurs et de collectivités locales songeant à remplacer leur dispositif de chauffage traditionnel est en augmentation. Au niveau des communes, celles de Longueville-sur-Scie et d’Allouville-Bellefosse ont déjà procédé cette saison à l’installation de deux nouvelles chaudières à bois d’une puissance de 100 watts chacune. Ces équipements seront utilisés comme source de chauffage des lieux publics et plusieurs maisons. Le premier appareil approvisionnera en eau chaude une surface de 2 000 m2, tandis que le second couvrira environ 3 000 m2.
Évolution de l’approvisionnement en bois déchiqueté
L’évolution de la quantité de bois déchiqueté à utiliser pour faire fonctionner les chaudières va dépendre du nombre d’ appareils mis en marche. Pour un modèle de très grande taille, les besoins en bois bûches dépassent les 100 tonnes, et peuvent aller jusqu’à 300 tonnes. Pour une chaudière moins dense, le bois bocager sera amplement suffisant pour la mettre en marche.
On peut conclure que tant que les communes continuent d’acquérir des appareils à bois, l’avenir des plaquettes n’est guère menacé par les habituels ramassages de bois bocagers dans les zones forestières. Nous sommes conscients qu’investir dans une chaudière à bois déchiqueté n’est guère facile, puisque son prix avoisine les 300 000 euros. Ce qui est quand même très élevé, malgré le fait qu’il existe des aides accordées par l’Etat. Toutefois, à termes, cela représente un investissement lucratif pour les collectivités locales, car l’utilisation du bois déchiqueté permet d’économiser sur l’achat des énergies fossiles (gaz, fuel) ou sur la facture d’électricité (15 % d’économie au total).
La filière plaquettes de bois se structure