Émissions de particules fines dues au bois de chauffage : les mesures visant à les limiter se multiplient en France
Particule fine de pollution vue au microscope (Lisa / Université Paris 12)
Le bois de chauffage, longtemps considéré comme une source de chaleur pour les foyers en temps d’hiver, s’est avéré, lorsque mal utilisé, être une menace pour l’environnement et un problème pour la santé. La combustion de bois contribue à la pollution de l’air. En effet, les fumées dégagées des appareils de chauffage au bois : chaudières, cheminées, poêles à bois … sont plus polluants que les fumées des activités industrielles, les déchets organiques ou les véhicules à moteur diesel utilisés dans le transport routier et fonctionnant au gasoil, les avions et autres appareils fonctionnant au kérosène ou enfin les véhicules roulant au fuel utilisés en agriculture. Mais l’émission de particules fines liée au bois de chauffage a été divisée par deux entre 1990 et 2012. Et les progrès continuent ! Tant sur les appareils que sur les combustibles.
Le chauffage au bois lors de son usage, et surtout avant l’apparition du label Flamme verte et des qualifications professionnelles comme Qualibois, émet des particules fines et représente une source émettrice importante de contaminants dans l’atmosphère : monoxyde de carbone, composés organiques volatils, particules fines, oxydes d’azote et hydrocarbures aromatiques polycycliques. La fumée dégagée par la combustion est présente à l’extérieur comme à l’intérieur des maisons. Aussi, les particules émises sont de très petite taille, soit moins de 2,5 micromètres, ce qui leur permet de pénétrer profondément dans les voies respiratoires et de nuire à leur fonctionnement. Dans les zones où le chauffage au bois est répandu, l'exposition aux contaminants provenant de la fumée des cheminées peut avoir des effets néfastes sur la santé des personnes qui y résident. De ce fait, le taux de ces particules dans l’air atmosphérique expose bon nombre de personnes à des maladies surtout respiratoires telles que la maladie des poumons, les cancers….
Savez vous qu’un poêle à bois non certifié peut émettre autant de particules fines dans l'atmosphère en neuf heures qu'un poêle certifié fonctionnant soixante heures ou une automobile de type intermédiaire parcourant 18 000 km. L’utilisation de mode de chauffages anciens augmente ainsi la détérioration de la qualité de l’air et peut mettre en danger la santé de millions de personnes.
Comment éviter la pollution aux particules fines?:
Utiliser des appareils modernes performants
Le label flamme verte permet aux acheteurs d'appareils de chauffage à bois d'identifier les moins polluants et les plus performants.
Trouver des conditions de lutte écologique n’est pas toujours facile. L’Ademe encourage l’utilisation du chauffage au bois à condition de s’équiper en appareils performants, comme des poêles de bonne qualité. Le label Flamme Verte par exemple fait un travail remarquable pour tester les différents modes de poêles à bois et fixer un référentiel aux futurs acquéreurs. Pour que vous ayez une notion de l’importance de ce paramètre:
- une cheminée ouverte émet 1500 à 5000 mg/Nm3 de particules
- un foyer fermé datant d’avant 2000 (poêle à bois ou insert) émet environ 500 mg/Nm3
- un appareil labellisé flamme verte 4 étoiles émet 80 à 125 mg/Nm3
- un appareil 5 étoiles émet 40 à 80 mg/Nm3
Faire réaliser son installation par un professionnel
Et nous entendons par là professionnel dont l’activité est déclarée, ayant pignon sur rue et plusieurs réalisations à son actif. Avec l’apparition des crédits d’impôts, de nombreuses entreprises et auto-entrepreneurs se sont improvisés fumiste ou installateur de conduit et d’appareil de chauffage. Or, c’est un métier et comme chaque maison, quasi chaque installation est différente. Cela implique une connaissance des matériaux et des normes et une mauvaise installation est difficile à corriger une fois terminée. Une installation adéquate est de même plus sécuritaire et favorise le bon fonctionnement de l’appareil et donc du volume d’émission des particules fines.
Utiliser un combustible bois sec et homogène
L’utilisation de bûches de bois de chauffage sèches et calibrées ou identiques limite grandement l’émission de particules fines, car la combustion est améliorée dans le foyer:
Feu de bûches compressées: un combustible sec et fortement limitant en émissions polluantes de particules fines
- La montée en température est rapide
- La température d’ignition (cœur du feu) est haute et bien entretenue
- la combustion est complète, les composés gazeux et solides sont brulés, limitant l’émission de particules fines.
- Avoir les mêmes bûches permet de conserver les mêmes réglages de tirage du poêle. Ainsi, la combustion reste stable dans le temps.
Réduire l’impact sur l’environnement
Désormais c’est notre combat, vendeurs de combustibles, de sélectionner du bois de chauffage sec sous forme de bûches compressées ou de granulés de bois pour que l’ensemble de conditions citées dans cet article soient réunies.
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